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SERGUEï,la terre se meurt de nous.

Dernière mise à jour : 14 nov.


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LA TERRE SE MEURT DE NOUS


Ce titre est surtout celui d'un chant de Sergueï dont vous retrouverez je l'espère facilement l'univers en vous procurant ses livres, ses disques ou en les consultant dans les bibliothèques ;nombre de ses dessins sont accessibles sur la toile.Sergueï est de bonne compagnie.

Les œuvres de ce chroniqueur régulier au journal Le Monde, je les commente comme autant de récits.Son talent se déploie pour nous faire regarder la vie ,nous montrer que la réalité pourrait être moins moche. Et si seulement nous étions capables, comme lui les regarde autrement ,de vivre autrement.Son talent à multiples facettes nous y convie car la lumière portée par son regard est tout sauf désespoir.


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Le soleil roi

 

“La vague de chaleur inédite provoque une pollution importante” titre un article du journal Le Monde daté du 07 septembre 2023.Alors que les gens autour de nous ont bien des raisons de se plaindre de la chaleur suffocante, les médias s'attardent-ils assez sur les souffrances que le dérèglement climatique inflige.Dans nos représentations collectives le soleil reste associé au désir d’évasion,au plaisir de se dévêtir et de se laisser aller.Ici il s'impose , tel un monstre sorti de l'eau et déploie ses tentacules.Personnifié, il charme par son regard et sous les traits d’un ravisseur il attire à lui et garde tous les objets du quotidien symbolisant son univers,les petits comme les gros :la crème solaire,le stylo mais aussi la voiture, l'avion,témoignent du culte que lui vouent les gens simplement prisonniers de la grisaille de leurs bureaux.Trop c'est trop,gonflé des espoirs ,des désirs qu'on avait placés en lui,il enlève un Monsieur et prend toute la place,même celle de l'enfant sur la petite serviette. La joie, l'émotion,les cris et les jeux ont disparu du tableau.Le sable est gris.L'esthétique de Sergueï est toujours très signifiante. Au roi soleil on associe les fêtes et l'insouciance alors qu'à ce soleil roi e s'associe que l'envers du décors .Ses rayons telles des flammes ont brûlé nos ailes du désir.Ce qui est représenté ici ce n'est pas tant le soleil que l'héliotropisme dictant nos conduites et dont il serait bien de se départir au plus vite pour développer d'autres modèles de tourisme.Le vrai soleil ,celui qui réchauffe le coeur ,celui que fête Laurent Voulzy “donne la même couleur aux gens, gentiment”et ne se prend pas pour un roi,il sait comme cet éditorialiste dessinateur du journal Le Monde faire preuve d’abnégation, s’effacer, et disparaître en un clin d'oeil.



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Le choc des titans Sergueï 12 avril 2023


Le christianisme a fait du dragon le symbole du mal, l' Europe médiévale l'associant au risque qu'une princesse soit enlevée .On le considère partout dangereux mais pas systématiquement hostile.Symbole de vie et de puissance en Chine depuis l'antiquité ,il était chez les grecs lié à la vue,à la surveillance de quelque chose. La Chine pourrait avoir peur qu'on lui enlève Taïwan,le dragon ne regarde -t-il pas d'un air effrayé,effarouché à cette idée,au point de se contorsionner pour préserver en son sein l'île semblable, par sa forme ovale et arrondie à une coquille d'oeuf.

Une créature toute aussi fabuleuse ,si ce n'est le nœud papillon pour la respectabilité ,et caricaturale lui fait face, recouverte d'un chapeau haut de forme aux couleurs des U.S.A. Tout les oppose : les rondeurs et la souplesse du dragon se heurtent à la rectitude d'une silhouette sans bras ,aux formes géométriques anguleuses ; aux couleurs chaudes de celui-ci s'oppose la glaçante froideur du visage trop blanc de celui-là, sur lequel plus aucune expression n'est lisible; la gueule crache une langue enflammée alors que se consume lentement la braise au bout du cigare.Le choc est culturel,visuel,thermique,spectaculaire.

Pourtant le titre choisi par Sergueï, en invoquant les fils d'Ouranos (le ciel) et de Gaïa (la terre),ces géants belliqueux des origines qui renversèrent leur père pour établir un ordre nouveau nous rappelle qu'un travail de Titan est encore imaginable,envisageable,pour se sortir de situations piégeuses.Notre monde a surgi après bien des cataclysmes modelant la surface terrestre ;des figures religieuses imaginaires ont disparu,des îles sont sorties de terre,des titans ont été foudroyés.Rien n'est perdu, rien n'est irréversible.Sur l' écriteau est nommé le territoire, lui conférant comme lors d'un baptême,une identité non plus individuelle mais collective,une reconnaissance à disposer de droits qui s'exercent ailleurs,dont d'autres disposent.

Même si le ciel et la mer sont bouleversés au point d'en perdre leurs couleurs respectives et ne sont plus reconnaissables qu'à une différence de teinte ,Sergueï tient bon ,il nous invite à ne pas nous laisser aveugler.Malgré le risque que tout se fonde dans un bleu uniforme,il garde le cap.Les éléments de langage graphique qu'il mêle judicieusement à des références culturelles précises agissent efficacement pour que nous ne détournions pas notre esprit.Force est de constater que cette histoire immédiate pour effrayante qu'elle soit est bien la nôtre.

Fredoune le cirquedesmots


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Drôle de charité


En effet au sourire sur le profil droit de l’enfant correspond le regard stylisé sur le profil gauche de ce misérable envers qui il fait un geste.. Le partage ne se résume pas à un transfert de richesse ,cet acte de charité devrait aller bien au-delà. Le père brise cet élan de générosité par ses propos réduisant la pauvreté à un virus risquant de se propager.pas trop près enjoint-il à l’enfant.

Ce qui se propage ,à notre insu, au contraire c’est la cruelle monotonie à laquelle nous condamnons ce pauvre être exposé à la vue de tous sans qu’il ne puisse ,lui ,avoir accès à aucune intimité, ne plus se sentir protégé ,aimé ,entouré.Les alternances de pans de couleur rose et blanc sur la baraque à côté de cette cage rappelle l’univers des fêtes foraines .Ce n’est pas un jeu. La peur de dire se lit sur le visage de cette maman.”Qu’est-ce qu’elle t’a fait la vie ?”chante Claude Semal et nous pourrions aussi poser la question.Les vêtements rapiécés racontent les déchirures,les malheurs ,les malchances. Il s’agit autant de coller à la réalité-ces images nous les avons vues après les attentats du 11 septembre ,nous les verrons encore en France dans les nouvelles prisons, construites sur ce modèle -que de sortir de la vision que nous en avons. Tant que nous barrons la route à toute forme d’expression collective au profit d’un face à face ,d’un dualisme,d’une confrontation stérile ,nos solutions toutes faîtes ,nous enferment dans nos préjugés.Le ciel et la terre forment un tout et l’horizon ne se raye pas d’un trait.

Sergueï trouve le chemin pour nous faire réagir.Soyons sensibles à ce qui nous rassemble,car nos places ne sont pas immuables,d’un côté ou de l’autre de la barrière;les larmes qui coulent le long des barreaux pourraient être les nôtres.


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L'Iran face à la dictature Sergueï 09 mars 2023 in journal "Le Monde"


Les traits paisibles de Sergueï séparent le bien du mal pour reprendre l'expression du jeune Karim un chauffeur de taxi bien aimable avec moi.Ce dessin,scindé en trois parties par une ligne blanche se décline en deux couleurs: rose en haut,gris en bas.Les teintes son pâles comme si la vie s'effaçait.Avec ce dessin publié dans le journal Le Monde du 09 mars,sous le titre l' Iran face à la dictature, Sergueï fait le procès du totalitarisme et déroule sous nos yeux un processus à partir d'une question simple.«Tout va bien?»s'enquière une figure patriarcale face à une jeune élève.En deux temps et trois mouvements,l'horizon se referme sur des scènes de guerre.Un char roule et écrase le corps étendu d'un protestataire;aucune réaction du jeune témoin dans un premier temps. Mais au deuxième temps celle-ci s'assied par terre et déploie ses mains parce que là où le ciel et la terre se rencontrent on aperçoit un homme en arme en abattre un autre désarmé.Enfin la jeune personne est alitée,victime d'un gaz toxique inhalé devant l'école; les perspectives d'avenir se sont évaporées.Les réponses de l'élève relèvent de l'euphémisme,elles expriment le choc émotionnel ,sont ensevelies sous le poids du malheur.L'empathie qu'éprouve le père ou l'ancien, la sincérité de son questionnement pourraient être celles d'un soignant et se lisent à l'épaisseur de ses lèvres;sa bienveillance est perceptible à sa stabilité,son inquiétude à ses sourcils froncés.Le père et la fille sont vêtus de gris foncé.L'espace public disparaît pour laisser autour d'eux, tout s'inscrire en noir et blanc: leur dialogue et l'horizon.Sans Sergueï,ce couple serait seul au monde, «avec un mur autour du cœur»pour citer un vers du chanteur -poète Mano Solo.




Le facteur humain Sergueï 02 septembre 2023

“la politique est un champ de rapport de forces et ces derniers se résument plus “à des rapports d’image” alors qu’ils auraient pu rester aussi “ des rapports de sens ou de représentations idéales”Ces explications placées entre guillemets ne sont pas de moi. Celui qui laisse éclater en 2013 sa colère à l’égard des gouvernants dont l’“incontinence verbale” est “à la mesure de leur impuissance “ c’ est Michel Schneider,connu en tant que psychanalyste .Dans Miroir des princes p 18 chez Flammarion ,il compare à Narcisse les politiques , qui “perdus dans leur reflet médiatique ,s’écoutent parler et se regardent regardés”.Comme à son habitude Sergueï ne vise personne en particulier dans son dessin intitulé Le facteur humain et paru dans le journal Le Monde du 02 septembre .Notre actualité française nous renvoie cependant à la crise de gouvernance traversée par notre pays et la volonté du chef de l’état ,sans majorité au parlement,de réunir les représentants des partis politiques L’artiste nous offre un éclairage sur le contexte sociétal dans lequel a lieu cette rencontre.

 Le dirigeant fait face à un petit groupe dans lequel chacun adopte une posture individuelle .Certains sont studieux ,d’autres échangent des regards ou prennent des notes .La situation semble banale .Le directeur pose une question rhétorique et pourtant son propos déclenche l’intervention d’un interlocuteur ne levant pas la main pour demander la parole mais pour pointer du doigt .Ce dernier emploie un impératif et tente d’obscurcir un tableau de présentation déjà terrifiant. Son intervention fait froid dans le dos. Tout se passe comme si le locuteur et l’interlocuteur occupaient la même place,”enivrés de ce qui leur ressemble”p20.L’’échange n’est pas un dialogue .Michel Schneider insiste“Ce ne sont plus des discours faits de mots mais les reflets trompeurs d’images éclatées p 16”dont “les basiques”, les gens simples se détournent entre colère et ennui.”Les miroirs d’aujourd’hui sont des écrans “explique-t-il encore. Tandis que se confronter à la réalité est autrement plus pénible.Ici le sol est gris nous signifiant que la terre est basse ,que “la vie ce n’est pas du gâteau comme le chantait Mano Solo. L’Humour est noir, comme la bouche béante de celui qui s’interroge,noire comme la mine prolongeant le bout de bois, noire comme la forme de l’étoile nous rappelant qu’un ailleurs existe .Ce que l’on ne connaît pas est bien plus grand que ce que l’on sait écrivait le sage Confucius .L’autre n’est pas là où on l’on croit.Entre les murs les protagonistes s’enferment dans la même perplexité mais la question ”et le facteur humain dans tout ça?”s’adresse aussi à nous

Le fatalisme pourrait faire de gros dégâts en s’immiscant dans notre perception du réel .Notre libre-arbitre ,notre capacité à se saisir d’ opportunités pour changer le quotidien pourrait en être amoindris.

Une parole qui engage et un geste qui ,par sa symbolique ,prouve ne sont plus des comportements en vigueur dans notre société en France et sans doute en Europe Pourtant oui nous sommes responsables de la plupart des catastrophes climatiques,par nos comportements nos gestes et nos actes.”Les médiatiques sont les miroirs des politiques guettant à travers la surface des médias le regard du public pour tenter de gagner l’opinion aux puissants en place”peut-on lire en p 19 du même livre de Michel Schneider. Pour que notre espace public ne se rétrécisse pas jusqu’à en devenir un huis-clos,Sergueï nous ouvre la porte.Pour mieux prendre en considération ce qui risque de ne nous obliger, il nous restitue la triste réalité d’une situation complexe.Avec courage le voici prompt à nous donner à voir ce qui est invisible. Il pousse un mécanisme dévastateur pour en faire apparaître les rouages au grand jour.L’inconscient collectif , véritable ,authentique ,celui de Jung ,qui nous fait rêver ,nous transporte et dynamise notre expression se révèle ici grâce au coup de crayon de l’éditorialiste.Le miroir pourrait bien se briser; Comme dans les contes de fée .le crayon de bois se transforme en poutre dans l’oeil du voisin,se laisse recouvrir telle une langue de bois de l’ogive d’un obus et finit par crever l’écran Un personnage dans l’assistance,les bras croisés en signe de refus se retourne ,alerté .Ce qui jaillit ici et nous pénètre inopinément c’est toute la vivacité de Sergueï. Alors que la question rhétorique renvoyait à un univers dans lequel rien ne peut arriver ,sa capacité de résistance a fait irruption.Le facteur humain ici est blanc, il est lié à la vie.Aucun des personnages ne nous accorde un regard ;Sergueï nous offre le sien.


La réforme en flammes Sergueï 28 mars 2023 in Le Monde


Les schématisations dont Sergueï a l'art nous font appréhender le réel sous forme de situations bien concrètes.Le dessinateur par cette belle composition ne propose aucun enchantement, il nous propose de faire un constat, un constat à l'amiable.

Les gens de peu circulent entre deux murs qui s'en vont vers la droite ,les notes sorties de la lyre s'en vont à l'opposé vers la gauche.Tandis que les couleurs vives crient l'urgence ,des flammes s'élèvent.

Ne laissons pas enfermer le président de tous les français et de toutes les françaises dans une posture.Fut-ce t-elle celle d'un empereur étalé sur un divan et coupé des réalités.Trop de citoyens sont défiants au point de se retirer de la vie politique ou ne se sentent pas concernés car leurs retraites sont garanties par des plans d'épargne et des rentes immobilières.Les jeunes ne se projettent pas facilement dans un projet de société.Cependant rester dans une dynamique de dialogue ne devrait pas être le seul fait du chef de l'Etat. C'est bien lui qui a initié en politique un certain franc-parler. Il nous a tenu informé et a annoncé la couleur,celle de la transparence. Il s'est lui-même mis en avant et a donné de sa personne pour que les discussions soient collectives,que chacun puisse s'intéresser aux enjeux de société. Il n'est pas juste qu'il soit isolé.

Madame Elizabeth Borne n'a pas vraiment su convaincre, négocier.Son gouvernement sera-t-il à même de rassembler?On peut s'imaginer Emmanuel Macron affichant un sourire de satisfaction ,pour autant, il paraît incongru de demander aux syndicats de discuter avec les mêmes personnes.

Cette capacité à débattre avec tous les syndicats nous en avons hérité.Celle-ci s'est forgée de part et d'autre,suite à des guerres et de très nombreux affrontements meurtriers. Il suffit!

Le bonnet phrygien est déjà de couleur brique,celle d'un des murs de l'appartement.

Je n'ai personnellement aucun doute sur la sincérité du projet politique d'Emmanuel Macron,ses ambitions, ses espérances pour La France.L'incompréhension est cependant manifeste.

Dehors les nuances sont perceptibles, la complémentarité des bleus,la vie dans le mouvement des silhouettes,l'élan de la tour Eiffel, la vivacité des flammes ; nous en sommes témoins.Le peintre rend à la foule sa singularité ,il n'évince pas du tableau le bras droit prolongé d'une matraque.A l'intérieur ,un certain conservatisme à la française, assez tabou,qu'il rend apparent pour mieux le moquer n'échappe pas à sa clairvoyance.

Notre société est divisée à l'image de cet appartement.Les références à l'antiquité, le divan,la toge d'un côté et de l'autre un agencement moderne de murs de différentes couleurs.Le choeur cher au théâtre antique apparaît sur l'écran inséré tel un tableau dans le décors.

Ce dualisme viendra-il à bout de notre sagesse collective ?

Dans les tangos la musique amène les couples à danser en changeant de direction.

Notre chef d'état saura-t-il emboîter le pas de Marianne?


M.Vladimir Poutine s'adresse au peuple Sergueï 23 février 2023 in « Le Monde »


L'univers poétique des dessins de Sergueï est si harmonieux que nous y reconnaissons toujours une part d'humanité qui est nôtre.

Un joueur de flûte charme des serpents, les séduit et les voilà bientôt ondulant hors de leurs paniers.Chacun s'était endormi.S'ils se dressent,ils restent à leur place.Le ciel est sans lumière, ce n'est peut-être pas le moment pour se lever et entreprendre des actions en lien avec la vie.Le Président de la Fédération de Russie a beau s'évertuer ,la note de musique qui se détache, noire et blanche, scindée en deux,donne le ton.Comme si cette partition de l'Ukraine n'engendre aucune couleur pour le lendemain,aucun chant.En haut, au lointain tout est seulement noir et blanc. En bas,la couleur violette peut être associée au dépassement de soi, à la spiritualité.M.Vladimir Poutine s'adresse au peuple nous indique la légende. Au travers de cette caricature,ses oreilles sont dessinées en pointe, il s'adresse non seulement au peuple russe mais aussi à nous tous. « Wir sind das Volk »criaient les Allemands en 1989 pendant la chute du mur.Pour moi chaque panier est un non-dit mais d'autres pourraient y reconnaître des boîtes de Pandore. L'Europe ne doit pas se résumer à un empire économique.Ou bien comme tous les empires il finira par être ingérable à force d'expansion.Puissent ces serpents à visage humain nous aider à sortir de nos corps, nos sensations de haine, nos envies de meurtres,nos volontés de nous défouler et de tout résoudre par la violence.Celle-ci est un cercle vicieux, un serpent enroulé dans son panier,une tentation. Le texte de M. Jürgen Habermas publié dans ce même journal Le Monde du 23 février fait du bien en cela qu'il trace un chemin entre les écueils de la pensée. Il est à lire ,à diffuser ,à expliquer. Sergueï lui aussi nous invite à prendre la mesure, à regarder en face la vie,avec sa composante politique et philosophique, au lieu de n'envisager le musicien que d'un oeil, telles des personnes ensorcelées.







 
 
 

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